Isaac déambulait dans les couloirs, le Croquemitaine avait laissé au docteur un sale arrière goût de sa visite. Il resta cloué au lit pendant une journée entière, puis il put enfin se déplacer plus convenablement, à manger correctement et à retrouver la quasi totalité de ses mouvements au bout de quelques jours. Et au bout de ces quelques jours, le lâche s'émerveilla à voir que le fou n'était toujours pas revenu, il pouvait se délecter de ces instants rares de tranquillité où il pouvait enfin se retrouver avec soi-même, et seulement soi. Même si, parfois, le blond en venait à penser qu'ils étaient peut-être un tout, mais qu'une part de rationalité le niait farouchement. Enfin, quand cette idée lui passait dans la tête, il se hâtait de la chasser avant de sombrer totalement.

Au final, aujourd'hui son corps commençait à se retaper, sa psyché avait pâti aussi mais sûrement moins, quoiqu'il n'en fut pas sûr. Tout ce qu'il constatait c'était qu'il avait une migraine horrible qui le tiraillait par intermittence et que certaines fois il avait l'impression de voir ses parents en état de décomposition ou, pire, le docteur au bout des couloirs. Des hallucinations et des maux de tête, peu réjouissant. Mais cette journée était béni du destin puisqu'il se sentait beaucoup mieux que les autres jours, en oubliant la fatigue accumulée évidemment.

Isaac se sentait suffisamment bien pour se rendre à la bibliothèque, il y aurait probablement du monde mais il devait y aller, sentir les livres, les toucher, profiter de cet établissement afin d'oublier ses problèmes et son incarcération. Il avait besoin de s'évader et de pouvoir rêver à un avenir plus heureux ...

*Il disparaîtra un jour ... Qui sait ...*

Il pénétra dans la pièce et s'empressa de toucher le papier afin d'oublier ce à quoi il pensait. Le touché lui rappela son enfance, seul, enfoui sous une tonne de recueil de contes. Sa mère ne lui en avait jamais lu, elle n'a jamais pu. Et son père n'avait rien fait pour combler ce manque. Rien du tout. Il avait tout simplement abandonné son fils, en bon lâche qu'il était. Il n'avait jamais su remplir son rôle de père, et le docteur et apparu et a tout changé ...
*Il l'a bien mérité !*
Le souffle de colère, une fois traversé son esprit s'évapora, et il tomba au sol. Il souffla un coup et se plongea dans la Comté, ses souvenirs comme seuls compagnons ...
*Ce n'était pas de sa faute ...*